La Quête de l'Ultime Technologie (5ème partie)

L'Hotel Dieu, et son jardin

Ci-Gît Tel l'indiquait sur sa confirmation d'inscription : le délai moyen pour obtenir l'Ultime Technologie était de 2 semaines. Insupportable quand on sait qu'il s'agit seulement d'entrer quelques données dans une base et d'envoyer un colis-volatile. Mais Berlingo avait depuis longtemps appris la patience. Il savait attendre en gardant ses pires jurons pour lui. Chaque jour il attendait et chaque jour, il trouvait de nouvelles pouillures verbales. Les tarifs étaient peut-être attractifs mais Ci-Gît Tel était d'une lenteur funèbre. Franck Tel & Co. aurait été bien plus véloce, mais l'aurait (dé)pouillé tout aussi rapidement.

Les jours passèrent. La porte du piège à lettres grinçait chaque soir, peu avant 19h, mais chaque soir, en vain. Et ce pendant 2 semaines et demi. Berlingo ne savait pas si Ci-Gît Tel avait envoyé le colis avec le bon code postalien, suite à son erreur de jeune réfugié. Dans la négative, il se pourrait que son colis-volatile arrive à Bord d'eaux plutôt qu'en ville rose. Une lettre de Ci-Gît Tel lui arriva pourtant pour lui communiquer un renseignement futile, fût-il utile un jour, ou en doublon. Des détails risibles que seul Ci-Gît Tel savait donner pour retenir ses clients.

Nous sommes le mardi 8 aout, le destin de notre aventurier des temps modernes est sur le point de basculer. Berlingo revient du travail, gare son autobis - une Reuneu Clito™ (une éventuelle ressemblance avec une partie de l'anatomie féminine est bien sûr "involontaire de la volonté" des ingénieurs produits Reuneu) - et pénètre dans son immeuble où il règne toujours une odeur fétide de cendres et de relents d'alcool. Il ouvre son piège à lettres et trouve cette fois une victime. Il s'agit d'un papier cartonné de La Peste, l'entité chargée de la livraison du courrier en France. Le petit document indique "motif de non livraison: absence au passage du pestier à 10h00". Berlingo était au travail, et il savait que La Peste n'allait pas laisser le colis dans son piège à lettres sans son empreinte stylographique (communément appelé signature durant le XXème siècle).

Ce que notre héros ignorait avant ce jour, c'est que La Peste ne gardait plus les colis-volatiles, non délivrés le 1er jour, à l'agence la plus proche mais dans un centre de tri bien loin de chez lui... Le document indiquait également qu'en "cas de 2e absence", le colis-volatile serait conservé 3 semaines à son agence habituelle (il a trop l'habitude d'aller à La Peste, Berlingo, surtout au XXIème siècle...). Il lui faudrait donc attendre 2 jours supplémentaires pour obtenir son modulateur/démodulateur... "Peste et Colérat!", jura-t-il à son piège à lettres, comme si cette boîte carré était un représentant de cette organisation de malfrats. De plus, La Peste ayant des horaires d'opprimés du travail, Berlingo devrait s'éclipser de ses "obligations de stagiaire" pour aller récupérer ce maudit colis après 9h30 et avant 18h. Le Pestier devait ramener le colis à l'agence peu avant 16h, heure de débauche biensûr... Il planifia ce raid en territoire ennemi le jeudi après midi vers 16h30. Il ne savait alors pas quelle surprise l'attendrait à l'échope Patte d'Oie de l'entité, surprise pourtant si prévisible dans un pays comme celui-ci...

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La Quête de l'Ultime Technologie (4ème partie)

La Place du Capitole,
lors de la finale (truandée par 11 ritals)

Le lendemain, Berlingo rapporta l'attestation d'études à l'agence &. Ce jour-là, l'organisation avait changé ses vendeurs-crapules. Son interlocuteur de la veille n'était pas là, et il dut expliquer à la vendeuse remplaçante qu'il rapportait un document nécessaire à son dossier de demande de ligne fine. Sa couleur de cheveux empêcha apparemment la vendeuse de comprendre l'intrigue, et notre héros eut à se réexpliquer. L'entité & avait beaucoup d'imagination pour torturer ses clients, et l'embauche d'une vendeuse à l'esprit artificiellement décéléré en faisait partie. La crapule vendeuse-décélérée finit par comprendre et rajouta la pièce manquante au dossier que son collègue trouva pour elle. Berlingo allait bientôt obtenir la première pièce du puzzle...

Le lendemain, notre petit beurré nantais reçut un Simple Message Superficiel (SMS) lui affirmant que sa ligne fine était ouverte. Et le numéro à 10 chiffres se révéla à ses yeux. Cette information était vitale pour la 2e épreuve de sa quête pour l'ultime technologie : obtenir un modulateur/démodulateur (ou modem). Ci-Gît Tel devait lui fournir cet équipement à condition d'avoir son numéro de ligne fine. Le jour même, Berlingo remplit sa demande de modulateur/démodulateur sur le site en ligne de Ci-Gît Tel. Ceci ne prit que quelques minutes, ce fournisseur demandait bien moins d'information que Franck Tel & Co. Berlingo s'approchait de l'ultime technologie tel un tigre vers sa proie, lentement, avant de bondir sur elle. Le lendemain, notre héros vérifiait déjà son Piège à lettres, une boîte carrée qui servait à enfermer les colis-volatiles. Il devait recevoir celui contenant le modulateur/démodulateur. Car Berlingo le savait, Ci-Gît Tel n'envoyait que des colis-volatiles, ces containers qui vous échappent comme un poisson après sa capture. Le Piège à lettres était vide malgré l'optimisme imperturbable de notre héros.

Plus tard, Berlingo, pris de doutes soudains, vérifia les coordonnées qu'il avait données à son fournisseur. Malheur! Elles étaient erronées! Notre Petit Beurré nantais avait entré 33100 au lieu de 31300 en code postalien. Il avait passé trop de temps à Bord d'Eaux (cf. "La Quête de l'Ultime Technologie", 2ème partie) et sa mémoire avait tournée sous l'effet du vin pourpre. Mais il restait encore de l'espoir : le colis n'était peut-être pas encore parti et il pourrait changer le code postalien à temps. Ce qu'il fit, en ligne, en utilisant une nouvelle fois l'ultime technologie de son travail. Il ne restait plus qu'à attendre...

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La Quête de l'Ultime Technologie (3ème partie)

Le Palais d'Assézat, construit en 1555

Notre héros avait passé un week end merveilleux. Il avait fêté le mariage de sa cousine (de glass) à "Bord d'Eaux", ville proche de l'océan et réputée pour ses alcools mauves au parfum de vieilles croûtes de fromage. "Hmmm... délicieux!". Le lundi, Berlingo arriva cette fois à 18h35 au centre rose. Confiant et avançant d'un pas assuré. En arrivant à l'agence, il découvrit l'horreur : elle était fermée pour cause de travaux et il en serait de même tous les après midis suivants. "Arghhh!" fit-il, écoeuré par ce revers supplémentaire. Mais il savait qu'une autre échoppe était proche. Contrairement à son quartier calme, le centre rose fourmillait littéralement d'agences &.

La deuxième agence n'était pas encore fermée quand il s'en approcha. Il accéléra tout de même l'allure, entra sans encombre et interrogea tout de suite un vendeur. Il avait cette fois tous les documents, le succès n'avait jamais été aussi proche. Il sentait déjà un doux frisson l'envahir, prémice de la puissance que lui fournirait bientôt l'ultime technologie. Comme en état de manque, l'employé prit tous les documents avec avidité. "Vous ne voulez pas souscrire à l'ultime technologie en même temps?" lui demanda-t-il. Les yeux pétillants d'envie, notre héros hésita un instant, puis résista à cette proposition de l'obscure organisation. Il connaissait ses tarifs et certains abonnements vous emprisonnent pendant plusieurs années. Il refusa, Berlingo avait choisi de faire appel au service de Ci-gît Tel, un fournisseur bon marché. "Vous êtes étudiant? La ligne fine est moitié moins cher pour les étudiants". Interloqué par cette question du vendeur-crapule, Berlingo savait qu'il n'avait pas de carte d'étudiant terrienne. "Vous avez votre carte d'étudiant?"... Secoué par ce nouvel assaut, notre héros faillit trébucher. Après avoir écouté l'explication du petit beurré nantais, le vendeur-crapule conclut "Revenez demain avec votre certificat...". Dépité, les yeux rivés au sol, Berlingo mit fin à l'entretien et repartit prestement. "Beng!" notre petit biscuit nantais se mangea la tête sur la grille de protection. Un vil employé l'avait rabattu peu avant, juste au dessus de son champ de vision, l'échoppe fermait. Ses yeux, noirs de colère, fusillèrent les vendeurs-crapules mais il sourit car aucune douleur ne le tiraillait. Franck Tel & Co. ne pouvait pas le blesser. Il se sentait invincible, même après cette nouvelle escarmouche.

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La Quête de l'Ultime Technologie (2ème partie)

Les Abattoirs, musée d'art moderne et contemporain

Berlingo chercha alors l'adresse d'une agence proche. Mais le site en ligne, qu'il pouvait visionner grâce à l'ultime technologie de son lieu de travail, était mal conçue pour ce type de requête. Aucun lien intuitif visible, même après avoir fouillé plusieurs menus et sous-menus. Il demanda alors de l'aide à Gogole qui, lui, dénicha l'information mal classée avec une facilité déconcertante. Berlingo déchanta rapidement en découvrant que la plus proche était au centre de la Ville Rose, aucune agence n'était proche de chez lui, "damned"... Le lendemain, notre héros quitta son travail peu avant 19h et se rendit au centre rose, gara son autobis (transport à 2 places, contrairement au triauto 3 places et au tetrauto 4 places) après une longue recherche d'espace, et se rendit à l'agence Franck Tel & Co. 19h14, le panneau d'indication semblait affirmer que l'agence fermait à 19h. Déçu, Berlingo revint le lendemain, quittant son travail plus tôt encore, et arriva à 18h46. Surpris de voir la grille de protection à moitié descendue, notre petit beurré nantais entra, presque à genoux, signe avant-coureur de sa reddition prochaine. Il se hasarda quand même à demander à une employée s'il pouvait faire l'acquisition d'une ligne fine avant la fermeture du magasin. On lui répondit que c'était "looong", suivi d'un souffle fatigué. Puis on lui demanda s'il avait bien "tous les documents". Berlingo revenait, il y a quelques jours à peine, d'un voyage interstellaire, et avait oublié que la France raffolait de la paperasse, il n'avait évidemment pas tous ces documents sur lui. Après avoir pris le listing en note, il repartit, vaincu par l'entité maléfique. Il ne s'attendait pas à cette deuxième défaite mais gardait cependant la seule chose qui compte ici-bas : l'espoir ; la guerre pour l'ultime technologie n'était pas encore perdue.

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La Quête de l'Ultime Technologie (1ère partie)

L'Hôtel Dieu de Toulouse

Il était une fois, dans une ville reculée du sud de la France, un jeune stagiaire nantais, perdu dans ce comptoir espagnol où la populasse semble pourtant parler français. Celui-ci était désireux d'une technologie moderne, si puissante et rapide qu'il en était devenu drogué. Elle lui permettrait de communiquer avec ses amis, aux quatre coins du monde. Le parcours de notre "petit beurré nantais" dans cette quête de l'ultime technologie se révélera truffé d'embûches et de crapules. C'est cette histoire, "La quête de l'Ultime Technologie", que je vais vous conter aujourd'hui.

Tout commença par l'emménagement de Berlingo, notre héros, dans un appartement de 50 m³ (environ 20m²), qui se passa rapidement et sans encombre. Dès l'état des lieux, Berlingo avait repéré la prise téléphonique du système de télécommunication français. Ce petit bitoniau était en effet indispensable pour acquérir l'ultime technologie. Un sourire machiavélique se dessina sur son visage quand il envisagea toutes les vilainies qu'il pourrait faire avec cet outil. Mais il ignorait qu'il lui faudrait, avant, passer par bien des épreuves...

L'épreuve de la pêche à la ligne :

Berlingo devait se munir d'une ligne fine pour appâter les vendeurs d'ultime technologie. Cette ligne, aussi appelée par abus de langage "ligne fixe", n'était fournie que par une seule entité, organisation mesquine et cruelle nommée Franck Tel & Co. (& pour les intimes), qui se moquait éperdument des Petits Beurres perdus dans la Ville Rose. Notre héros connaissait bien cette organisation, mais restait optimiste. Aucune des expériences passées ne l'avait averti des peines qu'il allait rencontrer pour acquérir cette ligne fine. Il appela d'abord Franck Tel & Co. au 1014, puis au 1013, puis à un numéro en 0800 difficile à retenir mais rien. Une petite voix lui chuchotait "d'entrer le numéro sur lequel portait sa demande", or il lui fallait une ligne fine pour l'obtenir. Rien de plus facile a priori. C'était sans compter l'assistance téléphonique limitée d'&. Le doute s'empara de lui quand il découvrit qu'il devait se rendre dans une agence de l'organisation. Il devra alors être sur ses gardes, chacun connaissant les souffrances que l'on peut endurer en ces lieux...

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Down under again...

Well, it's been a long time I haven't written you some stupidness... Actually I got a lot of issues trying to get an internet access in my flat. And it's not even working today though I already got all the gear for it. I'm blogging from the train station of Bordeaux. They set up a WiFi space and I log in with my provider ID. That's really convenient...

Anyway, my train is in 10 minutes and I don't want to miss it, so I'll be short. I will switch back this blog in french, and french only, because some of you (Jean la vieille pustule and others) complained about reading English... And the customer is always right. That's the bad news. The good news is that I will soon set up a brand new blog, in english and english only. The content will be different allowing you to read both of them. It may be possible however that I update more often the freanch blog. I will try my best not to...