Le retour du 3617mavie. Après son absence de quelques billets, il revient plus motivé que jamais. Il m'est arrivé des choses à mourir de rire ce week-end. Sur le moment pourtant, c'était loin d'être drôle... Voici le premier récit.
Journée à Sydney vendredi pour faire les marchés de Noël et pour récupérer Canadian Dave de retour de son voyage à Cairns. Nous arrivons vers 11h00 à Sydney, Khaled, Nicolas et moi-même. Direction le Paddy Market où nous passons la fin de matinée avant de retrouver Dave à la gare à 13h15 très précisément. Nous déjeunons tranquillement et Dave nous raconte les détails de son voyage. Puis nous flanons autour du port de Sydney (Darling Harbour), prenons une glace au goût incomparable et repartons direction la gare. Pour ne pas rater le dîner à Weerona, il nous fallait prendre le train de 16h09. Mais avant je tenais à retourner rapidement au Paddy Market pour acheter des articles que j'avais repérés le matin. Ce bazar est à environ 10 minutes à pieds de la gare. Nous arrivons au marché vers 15h45 et je commence à chercher le stand. Le temps jouant contre moi, je presse le pas parmi la foule. Voyant que mes compagnons de voyage ne tiendraient pas l'allure, je leur demande à deux reprises de m'attendre à la sortie le temps que je retrouve ce satané stand. Après quelques minutes, les autres me perdent de vue, évidemment. N'étant pas du tout surpris, je continue ma course effrénée. Le Paddy market est grand et dense, et je passe trop de temps à retrouver ce que je voulais. 15h55, j'y suis, j'essaye, je tâte, je sélectionne, j'achète et paye. Et commence alors la recherche des pékins perdus. Après quelques minutes à les chercher dedans, je décide de les attendre dehors ou j'espère les retrouver plus facilement. Le temps passe, personne. 16h06, toujours personne. Je savais qu'un autre train partait à 16h21 pour arriver encore à temps pour le dîner de Weerona. Je décide donc de les attendre, maudissant l'impression que j'avais qu'ils me cherchaient encore à l'intérieur du marché plutôt que de sortir de cette soupe humaine. 16h15, toujours personne. Deuxième train raté. Mais j'ai cet aiguille dans les trippes qui me fait dire que je n'ai pas le droit de partir sans eux, qui me rappelle que même les soldats ne partent pas sans leurs blessés. Et Mère Nature m'ayant dotée d'une patience que certains qualifieront d'extraordinaire, je les attends plus d'une heure au bord du marché. Bien sur je ne suis pas débile, et j'ai compris qu'ils avaient déja pris la fuite depuis un moment, obnubilés par leur estomac plus que par leur conscience... Et je savais que j'avais raté le dîner à la résidence depuis un moment mais qu'importait désormais?
Je prends donc le train de 18h07 et arrive a Wollongong, que la pluie et les orages s'empressent de ravager à ma venue. Attendant 20 minutes près de la gare le temps que cette douche s'affaiblisse, je rejoins Weerona en 10 minutes, sous des cordes de contrebasses (bien lourdes et humides). Evidemment, arrivé là-bas, la pluie s'arrête comme par enchantement et je croise Khaled dans le couloir. Pendant la discussion qui s'en suivit, la culpabilité de l'un et l'indifférence de l'autre se voit sur les visages comme un grain de beauté sur une mouche (vous n'y aviez pas pensée à celle-là, n'est-ce pas?). Pensant que j'avais tout fait pour attraper le train de 16h09, Dave, Nicolas et Khaled ont pris la décision de partir vers 16h00 après m'avoir cherché et attendu pendant 15 minutes. Ils ont attendu sur le quai de la gare jusqu'à la dernière seconde avant que le train ne parte, m'ont-ils dit, comme c'est mignon...
Voilà une bonne définition de la trahison. On trahit parce qu'on a peur d'être trahi. Dans tous les cas, j'étais, ce vendredi soir, en meilleure position pour faire reconnaitre les erreurs (et j'adore çà, c'est mon gros défaut :P ). Bien sur, ils auraient dû m'écouter et m'attendre en dehors du marché, bien sur j'aurais du leur dire qu'il y avait un train après celui de 16h09. Dans tous les cas, certains auront eu peur de mourir de faim et l'autre aura été trop naïf en la nature humaine. Mais je ne suis pas de nature rancunière et l'ambiance est rapidement revenue à la normal après les débats.
Je remercie ma moman qui, des années de cela, me faisait attendre à la sortie de l'école parfois une éternité parce qu'elle était en retard pour venir me chercher ou m'avait simplement oublié. Tout ça pour dire que pour devenir patient, il faut attendre...