Duke & vous
Vous rentrez du travail, il est 20h26. Cela fait tout juste une heure que vous l'avez quitté. Non, vous n'habitez pas Paris, mais le Mans. Que voulez-vous, les urbanistes ne sont pas forcément doués pour dessiner une ville accessible rapidement... Toute la ligne de tram ou presque, un coup de bus et un coup de pieds. Mais vous êtes patient, relativement. Il faudra bien, votre poussette est chez le garagiste. Il vous a appelé aujourd'hui. Deux fois. D'abord pour rajouter du sel à la facture. "Une fuite au niveau de la pompe à gazole" a-t-il affirmé. La 2e fois pour prévenir que la voiture était prête. Vous passerez la chercher demain matin. Vous n'êtes pas vraiment pressé de voir cette facture...
Il fait nuit, et froid. Le soleil est parti bien avant vous, sa journée aussi a été harassante. Vous croisez des joggers en marchant vers votre 2 pièces. Des joggeuses aussi, ce qui vous motiverait presque pour les suivre. Vous préférez ajuster votre col et votre écharpe. Vous imaginez un morceau de saxo en flanant le long du fleuve. Votre regard se perd, aux mêmes pensées, toujours. Bah! Peu importe...
Arrivé, enfin. La boîte aux lettres? Pleine de pub, pour changer. Vous entrez, hop lumière, hop chaussures, hop chauffage, hop soupe sur le feu. La soirée va être courte. Vous branchez votre ordinateur, et hop Duke Ellington. Lui saura vous faire passer un bon moment. Duke et vous, c'est magique. Un vrai massage des neurones, une bénédiction. Vous ne refuseriez pas un massage du dos du reste. Mais que voulez-vous, il faudrait travailler votre force de séduction, ou de persuasion. Tout dépend de la méthode. Au moins personne ne vous reproche la vaisselle empilée dans l'évier... Il faut savoir relativiser.
Duke, lui, est en pleine forme, comme toujours. Un pur bonheur. La casserole sifflote, à table. Soupe de légumes, gruyère, fromage, et yaourt. Vous mangez trop de produits laitiers. "Bah, peu importe, j'ai de bons os comme çà" vous dîtes-vous. Il faudrait vous remplumer aussi, un vrai paradoxe chez vous. Vous mangez des tonnes de gateaux secs, mais pas un gramme. Comme quoi, grignoter entre les repas, blablabla.
La cuiller racle le fond du bol. Vous avez fini. Duke aussi, ça tombe bien. Mais vous n'aimez pas que les massages s'arrêtent. Vous remettez un penny dans le juke box. La trompette reprend. Et le piano aussi. In a sentimental mood, parfait. Perdido, vous danseriez presque dessus. Ce sera pour mardi prochain, sur un autre style certes. Mais vous serez en bien meilleure compagnie.
Métro, boulot, dodo. Vous êtes claqué, une douche et au lit.
2 commentaires:
Toujours aussi bon Rico!
Je kiffe comme on dit (paraît il)
Très très bien vu... Un brin désabusé et cynique, mais n'est ce pas ce qui fait ton charme?
Charme?.. J'ai écrit charme moi?
Joyeuse Saint Valentin ma Verrue :-)
Enregistrer un commentaire